Les Accords de Washington signés sous la médiation du président américain Donald Trump entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame sont présentés comme une avancée majeure vers la paix dans la région des Grands Lacs. Pour CEO-OFFICER Jean de Dieu, ils ouvrent effectivement une fenêtre politique importante après plus de trente ans de conflits dans l’Est de la RDC, mais ils restent profondément déconnectés de la réalité quotidienne des populations prises au piège des combats.
Il souligne que ces accords sont annoncés alors que les opérations militaires se poursuivent sur le terrain entre l’AFC/M23 et la coalition FARDC – Wazalendo – FDLR appuyée par des troupes burundaises. Au Sud-Kivu, particulièrement dans les Hauts-Plateaux de Minembwe et leurs environs, les Banyamulenge vivent sous la menace permanente des armes, des pillages et des déplacements forcés, sans percevoir les effets concrets des engagements signés à Washington.

Selon son analyse, la situation est encore plus préoccupante en raison du rôle joué par l’armée burundaise. Celle-ci est accusée d’imposer un blocus sévère sur plusieurs zones habitées par les Banyamulenge, avec des routes coupées, des marchés fermés et des habitants empêchés d’accéder aux biens essentiels. Cette stratégie d’aspect économique et sociale place des milliers de civils au bord de la famine, au même moment où le président Évariste Ndayishimiye apparaît sur la scène internationale comme acteur d’un processus de paix.
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CEO-OFFICER Jean de Dieu considère que cette contradiction mine profondément la crédibilité des Accords de Washington. D’un côté, Félix Tshisekedi s’engage à lutter contre les groupes armés, notamment les FDLR. De l’autre, la coalition FARDC – Wazalendo – FDLR, renforcée par les troupes burundaises, continue ses offensives dans des zones densément peuplées, avec des conséquences lourdes pour les civils. Cette dualité entre le discours officiel et les réalités militaires entretient une crise de confiance durable entre les populations et les dirigeants.
Il estime également que la dimension économique des accords, centrée sur la sécurisation des minerais stratégiques de la RDC, ne doit pas prendre le pas sur la protection des civils. Une paix pensée uniquement à travers la stabilité des couloirs miniers et la satisfaction des intérêts géopolitiques ne répondrait ni aux attentes des victimes, ni aux exigences d’une réconciliation durable.

À l’issue de son analyse, CEO-OFFICER Jean de Dieu adresse un message clair à la communauté internationale. Il appelle à conditionner la mise en œuvre des Accords de Washington à la levée immédiate du blocus visant les Banyamulenge et les autres populations touchées par les restrictions imposées par l’armée burundaise. Il demande aussi un examen indépendant du fonctionnement de la coalition FARDC – Wazalendo – FDLR avec le soutien de Bujumbura, afin de documenter et de prévenir de nouvelles violations graves des droits humains.
Pour lui, la crédibilité de Félix Tshisekedi et d’Évariste Ndayishimiye dépendra moins des cérémonies diplomatiques que de leur capacité réelle à faire cesser les exactions, lever les blocus, désengager les groupes les plus controversés et placer la vie des civils au centre des priorités. La paix issue de Washington ne pourra être jugée authentique que si elle se traduit par une baisse tangible des violences et un retour progressif de la sécurité pour les populations de Minembwe, de la plaine de la Ruzizi, de Masisi, de Goma et de l’ensemble de l’Est de la RDC.






