La guerre qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de peser lourdement sur les Forces de défense nationale du Burundi (FDNB), engagées depuis plus de trois ans dans les combats opposant les FARDC à la coalition AFC/M23.
Depuis 2023, année où le Burundi a décidé de déployer ses troupes en RDC, les opérations militaires se sont intensifiées de façon constante. Les informations recueillies auprès de différentes sources indiquent une hausse inquiétante du nombre de morts et de blessés, tandis que le gouvernement de Gitega maintient un silence complet sur la réalité du front.
Des sources fiables signalent que plus d’une centaine de soldats burundais auraient été blessés au cours des derniers jours. Parmi eux, 87 seraient actuellement hospitalisés à l’hôpital militaire de Kamenge, à Bujumbura, où la saturation est telle que trois soldats partageraient parfois un même lit.
Un témoin décrit la scène en ces termes :
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« On les reconnaît facilement : certains portent des tenues blanches semblables à des habits de sport, d’autres ont les bras enveloppés de bandages. »
Les blessés les plus graves sont dirigés vers des centres de santé proches de l’aéroport international de Bujumbura ou transférés dans des cliniques privées, dont l’hôpital Tanganyika.
Selon plusieurs analystes militaires, le nombre réel de blessés pourrait être nettement plus élevé, le chiffre d’une centaine ne concernant que les personnes identifiées à Kamenge.
Depuis le 1er décembre 2025, de violents affrontements ont été signalés à Lubarika, Miti Mbili, Katogota, Luvungi et Sange, causant la mort de nombreux militaires burundais. Parmi les victimes figure le Lieutenant-Colonel Athanase Minani, haut gradé chargé de superviser plusieurs opérations en RDC depuis le déploiement de la FDNB.
Selon des informations concordantes, plus de 30 soldats burundais pourraient avoir été tués au cours du seul mois de décembre.
À ce jour, le gouvernement burundais n’a publié aucun communiqué officiel concernant le nombre de morts, l’ampleur des combats ou la situation réelle des troupes au front. Plusieurs sources proches des forces armées évoquent plutôt des inhumations organisées en secret, tandis que des camions militaires seraient envoyés de nuit pour récupérer les corps.
Un membre d’une famille ayant perdu un proche confie :
« La cérémonie funéraire est entièrement gérée par l’état-major. Personne n’a le droit d’évoquer ce qui se passe en RDC lorsqu’il se trouve au Burundi. »
En 2023 déjà, 272 soldats burundais affectés à la mission de l’EAC avaient refusé d’être déployés contre le M23. Ils furent arrêtés, jugés, certains condamnés à la perpétuité, et sont toujours incarcérés à la prison de Murembwe.
Le président Évariste Ndayishimiye, pour sa part, continue d’affirmer que la présence militaire burundaise en RDC relève de « l’aide régionale ». En 2023, il avait même déclaré :
« Il est normal que des soldats burundais meurent au Congo, car ils ont signé pour accomplir cette mission. »
Pendant ce temps, l’AFC/M23 poursuit sa progression, s’emparant de zones stratégiques du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, riches en ressources naturelles. À mesure que les combats se rapprochent des frontières du Burundi, les inquiétudes grandissent quant à la stabilité régionale.
