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Les Déclarations Choc d’Ed. Biziman, Ministre burundais des Affaires Étrangères, Ravivent les Tensions entre le Burundi et le Rwanda – Analyse Exclusive

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Les tensions diplomatiques entre le Burundi et le Rwanda viennent d’atteindre un nouveau palier après les déclarations particulièrement fermes prononcées par Ed. Biziman, Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration Régionale et de la Coopération au Développement du Burundi. Lors d’une rencontre officielle tenue le 8 décembre 2025 avec les chefs de missions diplomatiques, consulaires ainsi que les représentants d’organisations régionales et internationales accrédités à Bujumbura, le ministre a livré un message d’une rare intensité, accusant ouvertement le Rwanda d’alimenter l’insécurité dans la région des Grands Lacs et de menacer la stabilité du Burundi.

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D’entrée de jeu, Ed. Biziman a affirmé que « les Burundais restent pleinement déterminés à défendre leur souveraineté et à honorer les accords conclus avec les autres nations ». Selon lui, malgré les engagements pris dans plusieurs cadres de cessez-le-feu et de restauration de la paix, les violences n’auraient pas cessé en raison de ce qu’il qualifie de « provocations et opérations déstabilisatrices menées par le Rwanda » dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Le ministre a soutenu que le Rwanda continuerait, selon ses informations, de déployer des soldats et de mener des attaques ciblant les positions des Forces de Défense Nationale du Burundi stationnées en RDC dans le cadre d’une mission militaire conjointe avec Kinshasa. Il a déclaré que « les hostilités persistent malgré les accords de paix », laissant entendre que Kigali n’aurait pas respecté ses engagements sécuritaires.

Cette version des faits intervient toutefois dans un contexte complexe. Sur le terrain, de nombreux témoignages provenant des Hauts Plateaux du Sud-Kivu font état d’un rôle contesté joué par les troupes burundaises aux côtés de groupes armés locaux et de certaines unités de la FARDC. Pourtant, Ed. Biziman a présenté ces déploiements sous un angle strictement défensif. Il a rendu hommage aux soldats burundais opérant en RDC, déclarant qu’ils « travaillent avec courage pour préserver la paix et empêcher toute agression dirigée contre le territoire burundais et ses citoyens ». Une narration qui contraste nettement avec plusieurs rapports indépendants faisant état de blocages humanitaires, de violences contre les civils et de confrontations impliquant des éléments burundais.

Interrogé sur les appels internes et externes exigeant le retrait des troupes burundaises de la RDC, le ministre a adopté une position catégorique : « Le retrait n’est pas envisageable tant que la mission n’est pas achevée », soulignant que seule la RDC, et non les organisations internationales ni les pays voisins, peut solliciter officiellement ce retrait. Cette fermeté accroît la pression sur Kinshasa, déjà fragilisé par la progression militaire de la coalition AFC/M23 et par les tensions internes au sein des forces congolaises.

Dans son message aux diplomates, Ed. Biziman a également exhorté les organisations internationales à « suivre avec vigilance l’évolution de la situation », évoquant notamment un bombardement survenu dans la province de Cibitoke qui aurait coûté la vie à deux civils burundais, dont un enfant de 12 ans. Selon lui, cet événement illustre la nécessité d’une vigilance accrue et d’une réponse ferme contre toute action jugée hostile.

Pour apaiser l’opinion publique, le ministre a assuré que « la sécurité du pays et de ses frontières est entièrement garantie », saluant la solidarité de la population burundaise derrière son armée. Il a encouragé les citoyens à poursuivre leurs activités économiques et sociales sans céder à la peur ni aux manipulations d’information.

Cependant, l’analyse diplomatique de cette déclaration révèle une stratégie bien plus large que la simple dénonciation d’un pays voisin. Les propos de Biziman s’inscrivent dans une dynamique où Bujumbura cherche simultanément à consolider son discours interne, à justifier sa présence militaire en RDC et à rejeter toute responsabilité directe dans l’escalade sécuritaire. En accusant le Rwanda de toutes les dérives, le ministre repositionne son pays comme acteur « victime » dans un échiquier régional particulièrement volatile.

Pourtant, au-delà des discours officiels, ce sont les populations civiles du Sud-Kivu, de Cibitoke et des zones frontalières qui continuent de subir les conséquences tragiques de cette rivalité interétatique. Les accusations croisées, le manque de transparence et l’opacité des opérations militaires menées de part et d’autre entretiennent un climat de méfiance qui compromet sérieusement l’application des accords de paix, y compris ceux récemment signés à Washington.

Les déclarations d’Ed. Biziman, loin d’apaiser les tensions, viennent plutôt confirmer l’existence d’une crise diplomatique profonde dont les répercussions dépassent les frontières du Burundi et du Rwanda. Comme l’a résumé lui-même le ministre : « Toute provocation visant nos citoyens ou nos troupes ne sera jamais tolérée ». Une formule lourde de sens, qui souligne à quel point la région demeure enfermée dans une spirale de confrontations où chaque mot prononcé par un haut responsable politique peut raviver les flammes d’un conflit en cours.

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