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RDC : Tshisekedi accuse le Rwanda après la prise d’Uvira par l’AFC/M23, la tension monte au Sud-Kivu

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Le Président de la République démocratique du Congo a fermement condamné ce qu’il qualifie d’« agression militaire du Rwanda » sur le territoire congolais, une déclaration intervenue au lendemain de l’annonce par le mouvement armé AFC/M23 de la prise de la ville stratégique d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu.

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Uvira représentait jusqu’alors le dernier grand centre urbain de l’est de la RDC n’étant pas passé sous le contrôle du M23. Sa chute marque un tournant majeur dans l’évolution du conflit qui secoue la région depuis plusieurs années.

Dans un message publié sur le réseau social X, la Présidence congolaise a indiqué que, lors d’un conseil restreint des ministres tenu jeudi, le Président Félix Tshisekedi a estimé que cette offensive constituait « une violation flagrante des engagements pris par le Rwanda dans le cadre de l’accord de paix signé à Washington » la semaine dernière entre Kigali et Kinshasa.

S’exprimant plus tôt dans la journée, à l’occasion de la prestation de serment de nouveaux responsables, le Président rwandais Paul Kagame avait pourtant affirmé l’adhésion de son pays audit accord. « Le Rwanda a signé cet accord volontairement, l’accepte et s’engage à respecter ses obligations afin que, si toutes les parties assument leurs responsabilités, la paix puisse être atteinte », avait-il déclaré, tout en soulignant que les combats étaient déjà en cours avant la signature du texte.

Kinshasa, appuyé par plusieurs rapports d’experts des Nations unies, accuse le Rwanda de soutenir militairement le M23 par l’envoi de milliers de soldats, d’armes et par un encadrement opérationnel direct. Kigali rejette catégoriquement ces accusations, affirmant n’apporter aucun appui au M23 et invoquant plutôt des « mesures de défense ». De leur côté, le Rwanda et les experts onusiens accusent le gouvernement congolais de collaborer avec les rebelles des FDLR, actifs dans l’est de la RDC et opposés au pouvoir rwandais. Kinshasa dément toute politique officielle de coopération avec ce groupe et affirme avoir averti que tout militaire congolais surpris en lien avec les FDLR serait sévèrement sanctionné.

L’accord de paix de Washington, parrainé par le Président américain Donald Trump et signé jeudi dernier par Félix Tshisekedi et Paul Kagame, avait pourtant été présenté par les deux chefs d’État comme porteur d’espoir pour une désescalade durable.

Jeudi également, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, s’est dit profondément préoccupé par l’intensification des violences dans le Sud-Kivu. Dans un message publié sur X, il a déclaré : « Je condamne fermement l’offensive de l’AFC/M23 et appelle à un arrêt immédiat des combats. » Il a réaffirmé la disponibilité de l’ONU à fournir une assistance humanitaire et à poursuivre ses efforts diplomatiques en faveur du rétablissement de la paix dans l’est de la RDC et dans l’ensemble de la région.

Deux jours avant l’annonce de la prise d’Uvira par le M23, plusieurs puissances occidentales, dont les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni, avaient publié une déclaration conjointe dénonçant « une nouvelle offensive du M23, soutenue par le Rwanda, dans les environs d’Uvira, au Sud-Kivu, près de la frontière burundaise, susceptible de déstabiliser l’ensemble de la région ». Ces pays ont exhorté le M23 et les forces rwandaises à « cesser immédiatement toute offensive dans l’est de la RDC, en particulier au Sud-Kivu ».

Après la prise d’Uvira, le M23 a justifié son action en affirmant vouloir protéger les populations civiles, qu’il dit victimes depuis plus de trois mois d’attaques menées par les Forces armées de la RDC (FARDC) et leurs alliés. Le mouvement a appelé les habitants à regagner leurs domiciles, promettant d’assurer leur sécurité.

De son côté, la Présidence congolaise a réaffirmé la détermination des forces gouvernementales à rester en alerte maximale face à ce qu’elle qualifie de « provocations répétées », assurant que l’intégrité territoriale du pays sera défendue. Elle a également annoncé la convocation imminente d’une réunion interinstitutionnelle ainsi que d’un conseil supérieur de la défense.

Depuis le début de l’année, le M23 contrôle déjà Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, ainsi que Bukavu, capitale du Sud-Kivu, et de vastes zones environnantes. Ce conflit, relancé fin 2021, s’inscrit dans un cycle de violences récurrentes qui perdure depuis près de trois décennies.

Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), plus de 500 000 personnes ont été déplacées par les combats en un peu plus d’une semaine, fuyant à l’intérieur du pays ou vers les États voisins de la RDC.

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