Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, l’Ambassadeur Olivier Nduhungirehe, a déclaré que l’intégration régionale reste difficile tant que le Burundi continue d’alimenter la guerre dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Il s’est exprimé sur la chaîne YouTube Agasaro Kaburaga, au lendemain de la signature, le 4 décembre 2025, d’un accord de coopération économique régionale entre le Rwanda et la RDC, avec l’appui des États-Unis d’Amérique.
Cet accord porte notamment sur des projets conjoints, dont la construction du barrage hydroélectrique Ruzizi III, reliant le Rwanda, la RDC et le Burundi, et qui devrait produire 206 mégawatts.
Lors de la signature de cet accord, le président du Burundi, Évariste Ndayishimiye, faisait partie des témoins officiels présents aux États-Unis. Il avait alors déclaré que le Rwanda, la RDC et le Burundi devaient poursuivre leurs projets communs conformément aux traités du Conseil des États des Grands Lacs.
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Cependant, le ministre Nduhungirehe a souligné que, pour parler de coopération dans ce cadre régional, il est d’abord nécessaire que le Burundi contribue au rétablissement de la paix dans l’est de la RDC, au lieu d’y attiser la guerre.
Il a déclaré :
« Ce que nous observons dans l’est du Congo, particulièrement au Sud-Kivu, c’est plutôt que l’État burundais jette de l’huile sur le feu, car il y a déployé un très grand nombre de soldats — près de 20 000 actuellement — après l’envoi de renforts ces derniers jours. »
Le ministre a accusé les forces burundaises de bloquer les zones habitées par les Banyamulenge au Sud-Kivu, en collaboration avec les forces armées de la RDC, les empêchant d’accéder aux marchés et les maltraitant de manière générale.
Il a ajouté :
« On ne peut pas être celui qui déstabilise la région au Sud-Kivu et venir ici à Washington nous dire que nous devons nous unir. Comment coopérer alors que les forces burundaises participent à l’insécurité régionale et empêchent l’application des accords conclus à Doha ? »
Le ministre Nduhungirehe a affirmé que ni la RDC ni le Burundi n’ont la volonté politique de respecter les accords de cessez-le-feu, puisque leurs armées poursuivent les offensives. Selon lui, une fois la guerre arrêtée, la coopération régionale deviendrait plus facile.
Du 2 au 5 décembre, les forces burundaises, aux côtés des FARDC et des groupes Wazalendo, ont lancé de violentes attaques dans plusieurs zones du Sud-Kivu contrôlées par l’AFC/M23, notamment Kamanyola, Katogota et Kaziba. De nombreuses maisons ont été détruites, des civils tués ou blessés, et des milliers d’habitants ont pris la fuite.
L’administration du district de Rusizi a annoncé que plus de 750 Congolais avaient trouvé refuge au Rwanda au 5 décembre, fuyant notamment Kamanyola. Ils sont actuellement hébergés dans le camp provisoire de Nyarushishi.






