Les habitants du territoire de Minembwe, dans la province du Sud-Kivu, se sont massivement mobilisés ce mardi 4 novembre 2025 pour dénoncer la présence prolongée des forces armées burundaises dans leur région. Selon les manifestants, ces troupes bloquent les principales voies commerciales et empêchent la population d’accéder librement aux marchés, aggravant ainsi les conditions de vie déjà précaires dans les hauts et moyens plateaux.
La manifestation, débutée tôt dans la matinée, s’est déroulée au centre de Madegu, cœur administratif et commercial de Minembwe. Elle a rassemblé des centaines d’habitants issus de diverses communautés locales Banyamulenge, Bashi, Babembe et Bapfulelo venus de Gakenke, Kabingo, Gahwela, Kalingi, Rundu et d’autres villages environnants.
Depuis février 2025, après la reprise de plusieurs zones de Minembwe par le mouvement MRDP-Twirwaneho , les forces armées congolaises (FARDC) et burundaises, repoussées du front, auraient établi des positions militaires le long des routes principales reliant Minembwe à Baraka et Uvira. Les habitants affirment que ces postes de contrôle ont transformé les axes commerciaux en zones interdites, coupant l’approvisionnement en vivres, en médicaments et en produits de première nécessité.
Des témoins sur place rapportent que les militaires burundais ont érigé des barrages à Mikarati, Nyamara, Point-Zero, Gipupu et Birarombili, limitant fortement la circulation. Les marchés de Ndondo et d’autres localités voisines seraient devenus inaccessibles, provoquant une flambée des prix et une crise humanitaire latente.
📰 Also Read This:
Les manifestants, munis de drapeaux blancs en signe de paix, ont parcouru les rues en chantant des hymnes appelant à la liberté et à la coexistence pacifique. Leur message principal : le retrait immédiat des troupes burundaises et la réouverture des routes commerciales.
« Nous voulons simplement la paix et la liberté d’aller au marché. Nous ne sommes pas des ennemis, nous voulons vivre comme tous les citoyens du Congo », a déclaré une manifestante interrogée sur place.
Interrogé par le journaliste d’Afrovera.com , CEO Officer Jean de Dieu , Ambassadeur de la Paix des Banyamulenge en Australie et membre du mouvement MRDP-Twirwaneho , a salué le courage des habitants de Minembwe et condamné avec fermeté les exactions présumées des troupes étrangères dans la région.
« Les Banyamulenge et toutes les communautés de Minembwe ont droit à la dignité et à la sécurité. Empêcher les citoyens d’accéder aux marchés revient à les condamner à la faim. Nous appelons le gouvernement congolais et la communauté internationale à exiger le retrait immédiat des troupes burundaises et à protéger la population civile », a-t-il déclaré.
Pour CEO Officer Jean de Dieu , cette manifestation traduit un profond malaise social : celui d’une population abandonnée à son sort, privée de ses droits fondamentaux. Il a également rappelé que la mission des troupes étrangères devait être strictement axée sur le maintien de la paix, et non sur la privation économique ou les abus envers les civils.
Jusqu’à présent, ni le gouvernement congolais ni le commandement militaire n’ont réagi publiquement à cette mobilisation. Toutefois, plusieurs observateurs estiment que le silence officiel pourrait exacerber les tensions locales, alors que la population multiplie les appels à la justice et à la reconnaissance de ses droits.
La manifestation de Minembwe, bien que pacifique, apparaît comme un cri d’alarme collectif face à la militarisation prolongée du territoire et à la restriction des libertés économiques. Pour beaucoup, cette journée du 4 novembre 2025 restera dans l’histoire comme celle où la voix des habitants de Minembwe s’est élevée avec force pour réclamer paix, liberté et dignité.







